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L'aventure de Kōun'na

Une nouvelle mésaventure m'attendait en 2018!

Celle-ci a vraiment testé mes limites en temps qu'éleveur.

Le 3 juillet, Soushi et Kina sont introduis l'un à l'autre. C'est avec impatience que j'attends de voir leur première portée! Le 25 août, elle donnait naissance à seulement deux bébés. Le comportement de Kina m'a inquiété, puisqu'elle ne semblait pas vraiment s'en occuper et semblait excessivement stressée. J'ai rapidement réalisé que les bébés n'avaient rien bu. Il n'est pas rare pour les femelles ayant de petites portées de ne pas produire de lait, et ce n'est pas rare d'avoir une petite portée à la première. Ayant mit bas durant la nuit, les boutiques étaient fermées et je n'avais aucun moyen de faire du lait maternisé. J'ai réchauffé les petits comme j'ai pu durant la nuit, mais lorsque j'ai finalement pu aller acheter du lait maternisé (pour chats) au matin, il était trop tard.

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Le 19 septembre, Kina mettait à nouveau bas, puisque je l'avais laissé avec Soushi. Cette fois, c'est pas moins de 7 petits qui sont venus au monde. J'étais rassurée de voir qu'elle s'en occupait, cette fois-là, et j'ai donc décidé de laisser Kina tranquille, tout en surveillant de loin.

Néanmoins, quelques heures plus tard, je réalise que certains petits ont le ventre plein, mais pas les autres. C'est là que j'ai compris que Kina n'arrive tout simplement pas à faire de lait.

J'ai donc immédiatement séparé Soushi, en espérant qu'il n'ait pas réussi à s'accoupler avec Kina à nouveau. Comme Kina est la femelle la plus âgée que j'ai accouplé, et comme j'ignore si c'est l'âge ou un défaut génétique, j'ai décidé de retirer sa soeur, Saya, du programme de reproduction également.

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Je commence donc une tâche assidue : biberonner des bébés gerbilles de moins de 24 heures. Ça implique un boire toutes les deux heures. Je travaille le lendemain matin à 9:00, il est minuit quand je commence. Je réalise rapidement que la tâche va être ardue : sur 7 bébés, seulement 2 boivent et je dois me battre avec les 5 autres pour leur faire avaler quelques gouttes. Deux heures plus tard, j'ai finalement terminé de les biberonner. Oups, nous voilà repartis!

 

Lorsque je me lève le lendemain matin, tout le monde est encore là. Après inspection, je vois du lait dans leur estomac. Je décide donc de laisser les choses aller et part travailler. Mon conjoint passe me voir au travail avant d'aller lui-même travailler et me dit qu'il les a biberonné avant de partir. En revenant de travailler, je retrouve 4 petits sans vie. Sur les 3 restants, un seul a du lait dans le ventre. Je passe une autre soirée à biberonner tout le monde, à me battre avec eux, pour eux, pour les faire vivre, en me relayant avec Kina qui les stimule à faire leurs besoins.

Le vendredi matin, soit le 21 septembre, un nouveau bébé est mort, les deux autres ont le ventre plein. Je réalise alors que Kina est capable de faire du lait, juste en très, très petite quantité. Je décide de continuer à les biberonner quand même, pour être certaine. Par chance, j'avais un 4 jours de congé devant moi.

Le 23 septembre, il ne reste plus qu'un seul bébé vivant, qui s'accroche de toutes ses forces. Il est également le seul qui ne se débat pas lorsque je tente de le biberonner. Je fait tout ce que je peux pour lui donner sa chance.

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À 10 jours de vie, j'ai grand espoir. Ça fait 2 jours que je n'ai pas biberonné le petit, Kina semble arriver à le nourrir elle-même. Je garde mon stock tout près, mais je laisse maman gérer les choses.

À 12 jours, je discute avec ma cousine, qui est la plus grande fan de Quasimodo, et comme je n'arrête pas d'appeler le petit "mon survivant" et de dire à quel point il est chanceux, elle commence à l'appeler "Lucky". Mais je trouve que ça sonne un peu trop populaire, et ses parents ont des noms japonais. Je fait une petite recherche et je réalise que "Lucky" en japonais peut se dire "Kōun'na". Ironiquement, on dirait une contraction de "Kina" et "Soushi". C'est ainsi que mon petit survivant trouva son nom.

À force qu'il grandit, je remarque quelques détails qui démontrent à quel point il manque de nutriments. Il a un énorme retard de croissance, il prend presque 2 jours à ouvrir les yeux, et il a une plaque dépourvue de poils sur le dos. Ce n'est que plus tard que j'apprendrai que les zones sans poils sont signes de malnutrition (et oui, 10 ans d'élevage n'empêche pas d'en apprendre à tous les jours) et que la formule maternisé pour chatons est très peu recommandée.

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À 7 semaines de vie, Kōun'na commence enfin à ressembler à une vraie gerbille. La plaque dépoilue sur son dos s'est finalement recouverte, et ses atouts masculins finissent par se montrer. Le seul hic, c'est qu'il est aussi gros qu'un bébé de 4 semaines. Mais, par je-ne-sais-quel miracle, il a survécu au sevrage et reprend du mieux. Il vit une poussée de croissance et il gagne fortement au niveau de la personnalité.

Il est maintenant grand temps de le séparer de sa mère. Il restera à l'élevage, en compagnie d'un jeune d'une autre portée.

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