Élevage en quarantaine. Aucune adoption pour une durée indéterminée
L'Histoire de Quasimodo
le 28 décembre 2017, avec 3 soeurs et 1 frère, est né un petit mâle bien normal. Rin avait déjà eu une autre portée avant et tout s'était bien déroulé. Le scénario se répétait une fois de plus. Comme la portée est née plus tôt que j'avais prévue et que Haru et Rin s'étaient probablement déjà accouplés, j'ai laissé tout le monde ensemble jusqu'à ce que les mâles commencent leur puberté.
Le 5 janvier, à 8 jours de vie, je vais voir les petits pour les photographier et avoir une idée des sexes. C'est là que je remarque qu'un des bébés est différent. Sa tête est écrasée, complètement plate, et il semble avoir de la difficulté à se déplacer. Il n'est pas né comme ça, donc ça veut dire qu'il a été écrasé, puisque je vide toujours les pouponnières de jouets.
Je l'ai donc surveillé de très près à partir de ce moment-là. Malheureusement, il n'y avait pas grand choses à faire que d'observer et attendre pour voir ce qu'y allait se passer. Si la tête aurait seulement été écrasée, ça aurait été tel quel, mais il avait une tache rouge dessus qui me tracassait, un peu comme si son crâne avait été fracassé. Pourtant, je ne laisse jamais d'objets dans mes pouponnières, pour éviter que les bébés se fassent écraser. La seule hypothèse possible restait donc la paroi du vivarium.
Les jours ont passé et le petit s'accrochait tout de même. Rin étant une merveilleuse maman, elle a continué à en prendre grands soins. Je vivais chaque jour à la fois, tout comme lui. Chaque matin, j'avais un petit pincement en allant voir les bébés, jusqu'à ce que je le vois, toujours bien vivant, au milieu de sa fratrie.
Son poil s'est mit à pousser quelques jours plus tard mais la marque sur sa tête restait bien présente. Au moins, il était facile de le différencier des autres. Une autre façon de le différencier était par sa taille : il était clairement beaucoup plus petit que ses soeurs et son frère. Vu son aspect unique, mais aussi comment il était doux et accroché à la vie, j'ai décidé de lui donner le nom Quasimodo.
Sa croissance se faisait bien, malgré un à un jour et demi de retard sur ses frères et soeurs. Il a ouvert ses yeux une journée plus tard, s'est mit à courir une journée plus tard, est resté beaucoup plus petit également.
À 36 jours de vie, soit le 2 février, je revenais d'un petit voyage à Québec. Mon conjoint s'était occupé des gerbilles en mon absence, comme d'habitude.
En arrivant, mon premier réflexe est d'aller voir les bébés et mes yeux ont cherchés instinctivement Quasimodo. Sans succès. Le coeur m'a rapidement serré, craignant le pire. Les gerbilles ont l'habitude d'enterrer les corps de leurs morts, mais parfois ils "disposent" aussi des corps eux-même. J'ai donc farfouillé la litière pour finir par trouver Quasimodo, vivant mais faible, sous une épaisse couche de litière. Sa respiration était sifflante et il peinait à tenir debout. Je l'ai donc emmené avec moi dans le salon où je me suis occupée de lui toute la journée. Comme il me semblait froid, j'ai dû utiliser un sac magique pour réchauffer le contenant dans lequel je le gardais. Comme il m'a semblé en meilleur état à la fin de la journée, je l'ai remis avec sa mère et ses soeurs.
Le lendemain matin, mon conjoint s'est réveillé et est allé voir comment Quasimodo se portait. Il l'a retrouvé enterré à nouveau. Il a donc prit l'initiative de le remettre dans le bac dans lequel je l'avais mit la veille.
Lorsque je me suis réveillé, il était encore faiblard, mais il agissait normalement. Il mangeait, buvait, creusait et se mettait même à essayer de sauter hors du bac. J'ai été surprise de voir à quel point il se calmait lorsqu'il était dans ma main et à quel point il semblait aimer monter dessus.
Cette soirée-là, je me suis incroyablement cassé la tête pour voir comment j'allais organiser tout ça. Je ne pouvais clairement pas le remettre avec sa famille, mais je ne pouvais pas non plus le laisser seul.
Comme j'avais mit Hatsuharu et les mâles de la première portée en cohabitation avec les femelles, Haru connaissait l'odeur de Quasimodo. Quasi ayant 5 semaines, il était également assez jeune pour être introduit directement à son père. Haru l'a immédiatement accepté.
Haru a toujours été incroyablement docile mais Quasimodo a su se montrer encore plus docile. Une de mes cousines est venue visiter et a tenu à prendre Quasi. Celui-ci s'est couché dans sa main, bien tranquillement, et est resté là pendant plusieurs minutes.
Au fil des jours, j'ai remarqué de très gros changements chez Quasimodo, comme son poil qui s'est embellit et une belle poussée de croissance qui lui a fait rattrapper ses frères et soeurs. Il s'est aussi mis à creuser et à courir, devenant de plus en plus actif et visiblement de plus en plus heureux. Il m'est paru évident que c'était la meilleure décision que j'avais pu prendre pour lui.
Quelques jours plus tard, j'ai réalisé que Quasimodo avait un seul frère dans sa portée, Sōma. Étant seul, je me suis insultée mentalement et j'ai décidé d'essayer de l'introduire à Quasimodo et Hatsuharu. Je tiens à préciser qu'on ne devrait JAMAIS introduire une gerbille à un clan déjà établit. Néanmoins, Quasimodo était avec Haru depuis seulement une semaine et les deux étaient extrêmement jeunes. Je savais également que Haru a un tempérament en or. Depuis lors, ils vivent ensemble tous les trois. Quasimodo va rester toute sa vie à l'élevage.